Text by | Texte par Katharina Dettar

About Contemporary Jewellery and Nelly Van Oost’s Project
By Katharina Dettar





I am surprised by Nelly Van Oost’s determination, by her having the goals clear and approaching them step by step, her feeling of being dragged by the  “bipersonality” of an “artist-gallerist” (defined by herself with these words) and by her ideas of how to exhibit contemporary jewellery. 

We could say that this is opposite to contemporary jewellery (a concept that I will not define): the direction that it has taken is not exactly predictable, everything seems to be valid and passable; each day its artist population is growing while there is only an insufficient number of customers, collectors and galleries. Perhaps this situation is not as bad as it seems, because it forces the artists to leave the already known fields, to look for new audiences and different places where to expose. That means expanding. All this is having an effect on how jewellery is made and is ultimately defining our era and its “Zeitgeist”. 

A clear example of our changing minds and tendencies is the internet: the doors are open to everyone, as all can be shown it is easier to become known, most of the awards and calls for application are publicly known and even online applicaction is possible. The bloggers and platforms acquire more and more power and the social networks create new relationships within the community. Internet has become a communication tool for the new generations. Referring to the online exhibitions and the internet use Nelly Van Oost states: “I do not know if this is the future, but it will be part of it for sure”. So by using this tool we can follow the steps of this project defined as a “travelling exhibition” on www.ohmy-exhibition.blogspot.com

A gallery requires artists and artists need a gallery, this fact leads to a symbiotic relationship between them. Trying to create links, discover new sensations, to feel connected to something physically ... you could almost define a part of the gallerist’s work as a kind of “lawful Alcahueta”. The artists of  “Oh My! have all one thing in common: sensitivity. Sensitivity in the manner of working with the materials producing their jewellery by giving them an aura. An aura that is not only  inherent to the pieces, but to their creators, too.

About the presentations made until now in a few unusual places, the one which most attracted my attention was in a factory. A grey factory, with fluorescent lights and metal structures, where the jewellery rests on brown cardboard boxes in a production line.   “The time of appropriations of places, installations and incorporations of a world into others”, says Van Oost in one of her statements. It is entirely proper and well-managed, then she creates to pull together an antagonism: the jewellery, so varied and full of colour, character and sensitivity, deposited in the same place where a number of products all equal in size and color were produced. Thus contrasting the unique piece against the industrial piece.



Propos sur la bijouterie contemporaine et le projet de Nelly Van Oost
Par Katharina Dettar



Je suis surprise par la détermination de Nelly Van Oost, par sa conception très claire des objectifs, qu’elle atteint étape par étape, par son attirance pour la « bi-personnalité » d’un « galériste-artiste » (selon sa propre définition), ainsi que par ses idées sur la façon d’exposer les bijoux contemporains.

Nous pourrions dire que cela va à l’encontre de la bijouterie contemporaine (un concept que je ne définirai pas): la direction que celle-ci a prise est plutôt imprévisible, tout semble fondé et acceptable ; chaque jour de nouveaux artistes viennent grossir ses rangs alors que le nombre d’acheteurs, de collectionneurs et de galeries est insuffisant. Cette situation n’est peut-être pas aussi désespérée, car elle pousse les artistes à quitter les sentiers battus, à chercher un nouveau public et des lieux d’exposition différents. C’est-à-dire, à se développer. Tout cela influence la manière dont est produite la bijouterie et définit au final notre époque et son « Zeitgeist ».

Internet est un exemple évident de nos tendances et de nos états d’esprit changeants : les portes sont ouvertes à tous, il est devenu plus facile de se faire connaître, puisque tout peut être montré, la plupart des prix et des appels à candidature sont rendus publiques et il est même possible de candidater en ligne. Les bloggers et les plateformes sont de plus en plus puissants et les réseaux sociaux créent de nouvelles relations au sein de la communauté. Internet est devenu un outil de communication pour les nouvelles générations. Au sujet des expositions en ligne et de l’usage d’internet, Nelly Van Oost déclare : « Je ne sais pas si c’est le futur, mais cela en fera de toute façon partie ». Alors grâce à cet outil nous pouvons suivre les étapes de ce projet qui se veut être une « exposition itinérante » sur le site www.ohmy-exhibition.blogspot.com

Une galerie a besoin d’artistes autant que les artistes ont besoin de galeries, établissant de ce fait entre eux une relation de type symbiotique. En essayant de créer des liens, de découvrir de nouvelles sensations, de se sentir physiquement connectés… on pourrait presque définir une partie du travail du galériste comme une sorte d’ « Alcahueta licite ». Les artistes de “Oh My!” ont tous une chose en commun: la sensibilité. Sensibilité dans leur façon de travailler les matériaux dont sont faits leurs bijoux en leur conférant une aura. Une aura qui ne se réduit pas aux pièces, mais auréole aussi leurs créateurs.

De toutes les présentations qui se sont tenues jusqu’ici dans quelques endroits inhabituels, celle qui a le plus retenu mon attention avait lieu dans une usine. Une usine grise, avec ses lumières fluorescentes et ses structures métalliques, au cœur de laquelle les bijoux reposaient sur des boîtes en carton formant une chaîne de travail ininterrompu. « Le temps de l’appropriation des endroits, des installations et des incorporations d’un monde dans d’autres mondes », déclare Mlle van Oost dans un de ses communiqués.  Cela est tout à fait approprié et parfaitement orchestré, et elle travaille à réconcilier deux choses antagonistes : la bijouterie, si variée et colorée, son caractère et sa sensibilité, consignée dans un endroit de production d’objets de taille et de couleur toujours égales. Mettant ainsi en contraste la pièce unique et la pièce industrielle.